c'était en fait ce moment de chaque mois où on est le plus découragée, où on fait face, où on disjoncte (en tous cas, moi !).
Je suis allée vendredi dans un magasin de vêtements. La vendeuse qui me connaît bien me dit "Vous voulez essayer quelque chose ?" et je réponds "Non, pas l'envie". Mais ce n'était pas tout à fait ça... J'aurais dû répondre : "Non je ne peux pas, je me sens lourde, je me sens grosse, je ne m'aime pas, rien ne me plaît, rien ne me va. Je me sens très fatiguée, je me sens au fond du trou, là. Je n'arrive à rien. J'ai mal au ventre, la migraine, des crampes. Je ne sais même pas ce que je fais là dans ce magasin... et le pire c'est que je fais comme si tout était normal, c'est le tabou, personne n'en parle. Oui j'ai mes règles. C'est invisible, n'est-ce pas ? et pourtant, qu'est-ce que ça me fatigue ! Je reviendrais la semaine prochaine essayer des vêtements." Voilà ce que j'aurais dû répondre, si j'avais été parfaitement honnête... Mais en fait, dans nos sociétés, personne n'en parle.
Vous entendez parfois une femme vous dire qu'elle a ses règles ???
et pourtant, ce serait bien utile.... On comprendrait mieux qu'elle décide de décaler un rdv ou de l'annuler, de décaler une décision importante, de ne pas venir au travail, de ne pas se surpasser, de ne pas jouer les wonder Woman. Et on accompagnerait mieux les femmes pendant cette période (les soeurs, les compagnes, les mères),si elles en parlaient. On respecterait ce temps sacré. Car le corps perd plusieurs millilitres de sang, c'est la grande chute hormonale avec le deuil d'un oeuf, d'un projet qui n'a pas abouti... Le corps a besoin de se mettre au repos. Combien respectent ce besoin ?
Pour ma part, au niveau énergétique, je pressens la force immense du corps qui expulse tout ce qui n'a pas été réalisé dans le mois, mais cette force, je ne la gère pas... je pourrais tout aussi bien envoyer tout mon entourage valdinguer. J'ai envie de dire "J'ai mes règles (ou mes Lunes) et je vous emmerde !". C'est une énergie de feu qui m'envahit... J'aimerais arriver à quelque chose de plus constructif et de plus créatif...
Merci à Mamaouez - Le laboratoire du féminin, qui m'a inspiré en partie cet article lors du cercle autour des plantes gynécologiques du cycle ce samedi 25/07.
Sortons du tabou des règles (ou Lunes ou ragnagnas) !
Et si on en parlait (beaucoup) plus souvent ?